mardi 17 mars 2009

Le gouvernement soudanais dénonce le soutien de la France à un enlèvement de l'avion d'el-Béchir

KHARTOUM, 16 mars

-- Le gouvernement soudanais a condamné lundi les remarques qu'aurait

faites un officiel françaisen faveur d'un enlèvemement de l'avion

transportant le président soudanais pour Doha ce mois.

Ali Sadig, porte-parole du ministère soudanais des

Affaires étrangères, a indiqué aux journalistes que l'enlèvement de tout

avion était une action contraire à la loi.

Il a estimé que l'enlèvement était un crime, qu'il

soit perpetré par la Cour pénale internationale ou par une

superpuissance se revendiquant d'avoir dominé le monde ou toute

autre.

La participation du président el-Béchir au sommet

arabe devant avoir lieu à Doha à la fin de ce mois pourra "venir en raison

d'une invitation de l'Etat du Qatar," a souligné l'officiel

soudanais.

"Quand l'invitation a été envoyée, il était bien

connu qu'il y avait un procès à la CPI ,

donc la question est liée à la coordination entre le Soudan et le Qatar

pour sécuriser la participation du président Béchir et son

entourage," a-t-il ajouté.

Il a affirmé que le Soudan prendrait très

sérieusement en compte la menace qu'aurait proféré l'officiel français,

soulignantque "la France a toujours été dans le camp hostile au Soudan et

soutient des politiques destructrices des Etats-Unis."

Après avoir reçu samedi une invitation de la part de

l'Emir du Qatar, le cheickh Hamad bin Khalifa Al-Thani, le gouvernement

soudanais a annoncé que le président pourra assister au sommet arabe

prévu à Doha ainsi qu'au sommet arabe-Amérique latine devantse tenir dans

la capitale qatari par la suite.

Si el-Béchir voyage pour le Qatar, ce sera son

premier voyage àl'étranger depuis l'émission d'un mandat d'arrêt par la

Cour pénale internationale contre lui le 4 mars pour d'éventuels

crimesde guerre et crimes contre l'humanité.

Eric Chevallier, porte-parole du ministère français

des Affaires étrangères, aurait déclaré dans le journal Al-Sharq

Al-Awsat basé à Londres que Paris soutient "fermement" toute

opération destinée à arrêter le président soudanais.

"La France comme beaucoup d'autres pays sont

signataires du Statut de Rome. Il y a des obligations claires sur

l'exécution du mandat d'arrêt contre Béchir," a déclaré Eric Chevalier à

Al-SharqAl-Awsat dans une interview.

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