KHARTOUM, 16 mars
-- Le gouvernement soudanais a condamné lundi les remarques qu'aurait
faites un officiel françaisen faveur d'un enlèvemement de l'avion
transportant le président soudanais pour Doha ce mois.
Ali Sadig, porte-parole du ministère soudanais des
Affaires étrangères, a indiqué aux journalistes que l'enlèvement de tout
avion était une action contraire à la loi.
Il a estimé que l'enlèvement était un crime, qu'il
soit perpetré par la Cour pénale internationale ou par une
superpuissance se revendiquant d'avoir dominé le monde ou toute
autre.
La participation du président el-Béchir au sommet
arabe devant avoir lieu à Doha à la fin de ce mois pourra "venir en raison
d'une invitation de l'Etat du Qatar," a souligné l'officiel
soudanais.
"Quand l'invitation a été envoyée, il était bien
connu qu'il y avait un procès à la CPI ,
donc la question est liée à la coordination entre le Soudan et le Qatar
pour sécuriser la participation du président Béchir et son
entourage," a-t-il ajouté.
Il a affirmé que le Soudan prendrait très
sérieusement en compte la menace qu'aurait proféré l'officiel français,
soulignantque "la France a toujours été dans le camp hostile au Soudan et
soutient des politiques destructrices des Etats-Unis."
Après avoir reçu samedi une invitation de la part de
l'Emir du Qatar, le cheickh Hamad bin Khalifa Al-Thani, le gouvernement
soudanais a annoncé que le président pourra assister au sommet arabe
prévu à Doha ainsi qu'au sommet arabe-Amérique latine devantse tenir dans
la capitale qatari par la suite.
Si el-Béchir voyage pour le Qatar, ce sera son
premier voyage àl'étranger depuis l'émission d'un mandat d'arrêt par la
Cour pénale internationale contre lui le 4 mars pour d'éventuels
crimesde guerre et crimes contre l'humanité.
Eric Chevallier, porte-parole du ministère français
des Affaires étrangères, aurait déclaré dans le journal Al-Sharq
Al-Awsat basé à Londres que Paris soutient "fermement" toute
opération destinée à arrêter le président soudanais.
"La France comme beaucoup d'autres pays sont
signataires du Statut de Rome. Il y a des obligations claires sur
l'exécution du mandat d'arrêt contre Béchir," a déclaré Eric Chevalier à
Al-SharqAl-Awsat dans une interview.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire